Résultats de l’enquête « palombières 2014/2015 »

Huit ans après la première enquête « palombières », les dernières statistiques établies en 2015 par l’A.N.C.P.


Enquête palombières 2014 : premières analyses.

Lors de l’enquête 2007, nous avions traité une centaine de fiches, toutes en version papier. Pour celle-ci, nous avons traité 64 fiches version papier et 659 fiches informatiques via internet.
Cette grande réussite est principalement due au site PALOMBE.COM et à son webmaster. Qu’il en soit ici remercié, car avec cette initiative, nous allons donner une plus grande crédibilité à cette enquête.
Pour les curieux, nous rappelons que l’enquête 2007 est publiée dans le n° 19 (été 2008) de votre revue favorite.
Malgré tout, nous comparerons les résultats des deux études pour faciliter la compréhension des sujets abordés.
Le temps fixé par la rédaction pour la réalisation de la revue ne nous permettra pas d’entrer dans le détail de toutes les données mais cela nous permettra de mieux les développer ultérieurement par point précis.

Les réponses de 2007 concernaient 17 départements du sud-ouest et limitrophes et ceux du 33 ; 40 ; 47 et 64 représentaient 65% des réponses. En 2014, version papier, il n’y a plus que 10 départements représentés, tous du sud-ouest et les 33 ; 40 ; 47 ; 64 qui ne représentent plus que 48%. 30% n’ont pas localisés leurs postes. Par Internet, 44 départements sont notés et les 33 ; 64 ; 40 ; 24 ; 47 ; 32 ; 65 donnent 82% des réponses. 15 départements ont fourni 1 fiche, 10 fourni 2 fiches et 4 fourni 3 fiches.
C’est dans ces cas, qu’une analyse plus fine peut donner tout son sens à notre enquête, par la localisation des départements concernés.

En 2007, 37% des postes de chasse étaient au sol. Pour la version papier de 2014, 30% sont à terre et le chiffre monte à 39 % par Internet. Les écarts entre la version papier, Internet, de l’enquête actuelle, sont très certainement dus aux effets tempêtes, insectes et autoroutes des années passées pour une part (papier), et par les populations concernées beaucoup plus diverses d’autre part (Internet). On peut tout de même remarquer que les écarts ne sont ; en vue d’ensemble, pas très significatifs.

La hauteur des palombières en 2007 variait de 1 m à 25 m pour une hauteur moyenne de 13 m. En 2014, sur papier cela allait de 5 m à 24 m pour une moyenne de 15,5 m de haut. En version Internet les hauteurs variaient de 1 m à 28 m pour une moyenne de 14,5 m. Une vision affinée des donnée permettrait certainement d’expliquer cette variation tout de même importante des hauteurs moyennes. La croissance annuelle des végétaux n’explique pas tout, loin s’en faut.

Les tunnels de chasse dans les palombières laissent supposer qu’elles ne peuvent être localisées que dans les départements où l’on chasse au moyen de filets pantes. Là aussi, une lecture plus fine des données pourrait donner quelques indications et surprises. Pour 2007, les tunnels les plus courts font 1 m, les plus longs 760 m et la moyenne est de 243 m. En version papier 2014, cela va de 40 m à 800 m pour une moyenne de 216 m. Via Internet les longueurs vont de 1 m à 1500 m pour 195 m de moyenne. Ici, les effets tempêtes et insectes ne sont pas notables mais ont pu jouer sur les écarts de longueurs. Soit les installations ont perduré ou changé de lieu, soit elles ont disparu.

Les appelants. En ce qui concerne l’utilisation des volants, les chiffres n’ont presque pas évolué. En 2007, 54% des installations les utilisaient contre 56% en 2014 (enquête papier) et 55% pour la version informatique. Il est à noter que 42% des utilisateurs, possèdent plus de 20 volants dans leur palombière certains allant jusqu’à un maximum de 200.
La grande explosion est celle des « va et vient. En 2007, 37% des palombières en utilisaient avec un maximum de 7 pour quelques rares chasses. La grande majorité des paloumayres en possédaient 1 à 3. Les pigeons étaient les maîtres du jeu et très, très rares, étaient des palombes. Pour 2014, la donne a changé. 55 % des installations en sont équipées. On en compte même quelques unes qui ne chassent qu’avec ce système. La quantité d’oiseaux utilisés est aussi en nette progression puisque cela va de 1 à 42 pour ce qui est de l’utilisation de pigeons et de 1 à 25 pour les palombes. Ces derniers chiffres sont exceptionnels pour la quantité de travail et de disponibilité qu’il faut mettre en œuvre pour un tel résultat. Il est ici certain, qu’une étude plus approfondie serait très intéressante en fonction des zones de chasse et de la pression exercée suite aux nouvelles réglementations autorisant l’utilisation des appelants vivants.
Les appelants fixes, au sol, sont utilisés dans les palombières ayant des pantes et dans les chasses de bordures de bois, sur les champs et cultures. L’arrivée de nouveaux départements est à suivre et pourrait changer la donne. En 2007, 17% des fiches notaient de 4 à 11 pigeons et de 1 à 10 palombes. En 2014 (papier) il n’y avait plus que 8% pour 1 à 6 pigeons, 1 palombe et 2 formes en plastique. En version Internet on note que 14% utilisent de 1 à 16 pigeons et 1 à 25 palombes. Si l’augmentation du nombre d’appelants paraît ici notable, curieusement, la moyenne de ces appelants par installation reste absolument identique durant les deux périodes, soit 6 pigeons et 4 palombes.
Pour 2014, l’utilisation des appelants fixes dans les arbres montre quelques écarts entre ceux qui ont répondu soit par Internet soit sur papier. Sur papier, les chasseurs ont de 0 à 40 pigeons, moyenne 14 et de 0 à 30 palombes, moyenne 14. Par Internet, 1 à 50 pigeons, moyenne 13 et 1 à 55 palombes, moyenne 11. Ici, les écarts peuvent venir de zones géographiques différentes des réponses.
Nous observons aussi des variations sur le nombre total d’appelants par installation. En 2007, la moyenne était de 30. En 2014 (Internet) il y en a de 0 à 130, moyenne de 21 ; et de 2 à 68, moyenne 23, pour la version papier. Ici aussi, l’origine géographique des réponses peut faire varier les données. Une étude plus fine confirmerait ces écarts sans aucun doute. Il semble en effet que dans le sud-ouest le nombre d’appelants par installation augmente, mais que les nouveaux arrivants de plus en plus nombreux mais utilisant moins d’oiseaux maintiennent une moyenne à la baisse. On peut aussi noter l’apparition des hybrides dits « mulets » dans l’inventaire des appelants, même s’ils sont encore en nombre restreint et que moins de 1% des installations ne chassent qu’avec des volants.

Les chasseurs. En 2007 il y avait de 1 à 7 chasseurs par poste avec une moyenne de 3 chasseurs par poste. En 2014 (Internet) 1 à 13 pratiquants pour une moyenne proche de 4 ; et de 1 à 10 moyenne de 3-4 pour la version papier. L’augmentation de la fréquentation des postes peut s’expliquer par les diverses atteintes portées aux palombières, qui ont fait s’exprimer l’esprit de partage et de solidarité des amateurs de palombes.
Les deux enquêtes donnent une indication stable du nombre de jours de chasse par palombière qui de 37 jours en moyenne. Ceci est curieux car les données sont légèrement différentes. En 2007 la présence des chasseurs allait de 6 j à 135 j et en 2014 de 6 j à 152 j.
Les captures dans les installations étaient de 0 à 372 pour une moyenne de 92 oiseaux en 2007. En 2014 (Internet) elles sont de 0 à 500 avec une moyenne de 83. En version 2014 (papier) elles varient de 0 à 399 mais la moyenne monte à 120 palombes par chasse. Un affinage de ces chiffres montrerait sans doute que là aussi, les réponses varient avec l’âge des pratiquants et la localisation (départements) des installations.
A propos d’âge, nous y voici. Vous constaterez à nouveau une différence assez notable sur les chiffres 2014 entre les données Internet et papier. En 2007, les âges variaient de 4 à 90 ans pour un âge moyen de 51 ans. En 2014 (Internet) donne de 12 à 90 ans pour 51,5 ans d’âge moyen, mais la version (papier) confirme un vieillissement certain et rapide de la population avec un âge moyen de 54,5 ans, soit 3 ans de plus, pour 7 années d’écart des enquêtes. Les enquêtes Internet, tendent à prouver qu’elles concernent une population de chasseurs plus jeunes et répartis sur un plus grand nombre de département. Cela prouve aussi que la chasse à la palombe s’étend de plus en plus hors des zones dites « traditionnelles » avec un rajeunissement certain des pratiquants.
Pour 2014 les femmes représentent 10% des participants à la vie des palombières alors qu’elles étaient 12% en 2007. Par contre, il n’y a aucun changement en ce qui concerne leur assiduité puisque dans les deux études, 58% d’entres elles y passent toute la saison.

Arbres et travail. En ce qui concerne le travail de taille et d’élagage des arbres, il n’y a pas de variation entre les données de 2007 et de 2014. 87% des chasseurs oeuvrent entre ciel et terre.
Il y a également peu de variation sur le nombre d’arbres traités, 1 à 150 en 2007 pour 19 en moyenne ; 1 à 120 en 2014(Internet) moyenne 17-18 ; 1 à 100 en 2014 (papier) moyenne 22-23. Nous observons toujours, cette variation entre les deux recueils d’informations de 2014.
Les heures de gloire des beaux tapis de pose, taillés comme des jardins anglais semble en perte de vitesse chez les chasseurs qui en sont partisans. En 2007 46% les formaient ; pour 40% en 2014 (Internet) et 38% en version papier. Les raisons de ces écarts sont elles d’ordre cynégétique, de risques, de travail, de lieu de chasse, d’avancée en âge ?
En 2007, 72% des paloumayres élaguaient eux-mêmes les arbres. Ils ne sont plus que 69% en 2014(Internet) et 59% en 2014 (papier). Cette information confirmerai que les chasseurs en version papier sont plus âgés ou moins équipés ou d’un autre endroit « moins traditionnel » que ceux qui répondent via Internet.
Nous constatons aussi grâce à cette étude, que la sécurité est montée en puissance. Pression familiale, âges plus avancés, moins de disponibilité ? Nous ne savons pas précisément, mais les chiffres le confirment. En 2007 28% ont fait appel à des grimpeurs professionnels ; pour 42% en 2014 (Internet) et 46% pour la version papier. Le critère, âge, semble se confirmer entre les deux types de réponses.
Pour l’utilisation des nacelles, les écarts sont énormes et confirment sans conteste possible les hypothèses précédentes. 2007 6% d’utilisateurs ; 2014 (papier) 19% et 40% pour Internet.
Tout ceci donne bien du tracas et du travail. Au fil de ces années on ne note pas de grands changements malgré l’apparition de matériel plus moderne et sophistiqué. Eh oui !!!!! Les arbres continuent de pousser et les oiseaux de se poser où il veulent et quand ils veulent … s’ils le souhaitent. En 2007 la « fonction » travail variait de 1j à 300j soit une moyenne de 35 jours. En 2014 (Internet) de 1j à 365j pour 32j de moyenne ; et de 3j à 244j moyenne 33j pour les réponses papier.

Enfin, nous avons laissé quelques lignes libres pour laisser libre cours aux humeurs, remarques et souhaits à ceux qui le désiraient. Nous n’avons remarqué aucun changement sur celles déjà émises dans l’enquête de 2007, si ce n’est une vision pessimiste de l’avenir de la chasse à la palombe en palombière, du moins pour ceux qui l’ont exprimé. Un affinage de ces réponses suivant les départements permettrait peut-être de voir si ce pessimisme est plutôt localisé dans le sud-ouest ou s’il est plus diffus partout où l’on chasse le pigeon ramier.

Nous ne pouvons conclure sans remercier une nouvelle fois les chasseurs (plus de 700) qui ont su prendre le temps pour répondre à ces nombreuses questions, au site PALOMBE.COM , à votre Revue favorite qui ont largement contribué à sa diffusion et à l’A.N.C.P qui a mis en œuvre le questionnaire.

Rendez-vous à toutes et tous en 2022 pour une nouvelle enquête. D’ici là, portez vous bien.

Jacques LUQUET, Président