La palombe devenue du jour au lendemain de Gibier de passage à « nuisible » !

La palombe devenue du jour au lendemain de Gibier de passage à « nuisible » !

Il n’y a vraiment aucune éthique de la chasse de la palombe dans certains départements, départements reconnus pour leurs chasses traditionnelles de cet oiseau !

Le flou artistique laissé volontairement ou pas par le Ministère en charge de la chasse est un coup bas porté à la chasse en France, en cette période de pandémie de la Covid19, en automne 2020.

Quelle en est la raison principale ?

C’est vraisemblablement car l’état ne veut prendre en charge les dégâts éventuels causés aux cultures, par le grand gibier, en cette période ou les activités humaines sont réduites ? De là à ouvrir la boîte de pandore pour certaines FDC pour permettre aux chasseurs de palombes de finir leur saison, il fallait loser… ! Oser transgresser les réglementations du Code de l’Environnement, il fallait là aussi oser. Le département du Lot et Garonne et celui de la haute Garonne ont franchi sûrement le pas, le pas de trop pour jeter le discrédit sur l’ensemble de la chasse, des chasseurs et des chasses traditionnelles, en rappelant que l’oiseau est « nuisible » ou ESOD* ; Pour rappeler qu’il peut commettre des dégâts sur les cultures… Or, après la période de chasse au printemps, cela peut être acceptable mais en période migratoire ?

La Haute Garonne (31), bénéficie de la même tolérance ou dérogation mais à la différence, la réglementation de la chasse à la palombe n’y pas bien définie, contrairement à ceux de la Nouvelle Aquitaine.

Il faudra que la FDC47 justifie les dégâts causés par la palombe, dans les cultures, en automne, alors qu’elle est gibier de passage jusqu’à la fin de l’ouverture générale de l’espèce. Éventuellement, on comprend qu’aux semis de printemps, les palombes sédentaires, en nombre croissant, puissent commettre des dégâts, mais là, en automne, c’est se moquer du chasseur lambda respectueux des traditions et de la chasse de la palombe et le prendre pour ce qu’il n’est pas !

Il est bon de préciser quelques règles de la destruction, que tout « destructeur » et non-chasseur de ces départements devraient connaître ; Les administrateurs des FDC concernées aussi ! Ces mesures sont stipulées dans Code de l’Environnement.

– La période de destruction à tir des animaux ESOD doit être comprise entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars au plus tard. La période de destruction du pigeon ramier peut commencer à la date de clôture spécifique de la chasse de cette espèce. ( Article R427-21 du Code de l’Environnement ).

– Les dégâts sur les cultures doivent être avérés et contrôlés avant tout acte de destruction.
– Toutes les mesures dissuasives doivent avoir été employées avant des tirs de destruction (effarouchement)
– L’emploi des appelants vivants ainsi que formes ou blettes est INTERDIT ( sauf pour la corneille noire ) – Arrêté Ministériel du 4 novembre 2003 modifié.
– Les espèces oiseaux ESOD ne peuvent être transportées et doivent donc être en toute logique, laissés sur place ( article R427-28 du C.E. )

Il faudra donc que la FDC47 explique aux autres chasseurs d’Aquitaine, quels dégâts la palombe migratrice commet dans les bois et quelles consignes ont été données aux chasseurs concernant la réglementation en vigueur et les graves sanctions encourues par les contrevenants. Peut-être vont-ils prendre en charge les frais d’avocats et payer le montant des amendes ? ( 1500 € d’amende 3000 en cas de récidive – Article R428-8 du CE ).

Comment le Préfet du département concerné peut accorder des dérogations à toutes ces règles qui régissent la destruction des ESOD (espèces susceptibles d’Occasionner des Dégâts) et que l’Office Français de la Biodiversité ( ex – ONCFS) a pu donner son aval à toutes ces règles transgressées, lors de la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage ?

L’affaire est à suivre pour voir notamment comment vont réagir les associations environnementales, devant cet arrêté ou « compromis » qui discrédite les vrais chasseurs en palombière, respectueux des lois et règlements en vigueur.

L’A.N.C.P. ne peut cautionner de tels agissements de la part de dirigeants de la chasse, qui plus est, dans un département qui revendique être le berceau de la chasse traditionnelle de la palombe.

Le secrétaire

*ESOD : Nouvelle appellation depuis 2018 des « animaux nuisibles » – Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts.

P.S. : Dernière nouvelle en date du 10/11/2020, le département du Gers a suivi la même voie que le Lot et Garonne. Par émail son Directeur nous répondra : « Nous avons pleinement conscience de tout ce que vous exposez et ce que cela implique. Malheureusement nombreux chasseurs souhaitent prélever, qu’importe les conséquences »  – Chacun appréciera ou pas les justifications de la FDC 32.