Lettre n° 05 de la palombe et du pigeon ramier (avril 2008)

La lettre n° 05 du Président de l’A.N.C.P.


La lettre de la palombe et du pigeon ramier n ° 5
Avril 2008

Bulletin de liaison et d’information de l’Association Nationale des Chasseurs de Palombe, A.N.C.P.

Bonjour à toutes et tous. Nous espérons que vous avez fait une bonne saison de chasse et que vous rêvez en bleu pour celle à venir. Nous sommes sûrs également que vous pensez de temps en temps à l’ A.N.C.P et que vous ne manquez pas de nous faire connaître auprès de vos proches et autres passionnés du pigeon ramier.

Voici quelques nouvelles de VOTRE association.

L’ A.N.C.P en visite à PARIS.

Ce 19 février 2008,nous avons fait notre entrée sous les ors de la République.
Le photographe a pris des risques en immortalisant la posture quelque peu singulière, je n’ai pas dit désinvolte, du Président de l’ A.N.C.P.
Trêve de plaisanterie. Après quelques changements d’horaires et un transfert de bureau à un autre en voiture ministérielle républicaine, nous avons pu aborder et développer tous les sujets qui nous tenaient à cœur.
Notre interlocuteur, Mr Alain AUVÉ, très prochainement remplacé par Mr Gilles KLEITZ nous a écouté et pris pas mal de notes en plus des dossiers, lettres, documents et revues qui nous lui avons laissés.
Au programme des sujets abordés:

  Le statut de classement nuisible du pigeon ramier et le respect de la loi concernant sa destruction.

  La légalisation du « mulet » hybride de pigeon ramier et pigeon domestique.

  L’uniformisation du nombre d’appelants autorisé pour la chasse à la palombe à 100 dans tous les départements passionnels du Grand Sud – Ouest.

  L’interdiction de l’utilisation des appelants pour le tir au vol.
Des discussions ont également porté sur les relations entre les Fédérations et les Associations de chasse spécialisées et le respect des chasses traditionnelles en tant que conservation du patrimoine etc. etc.…
L’entretien prévu initialement pour une heure a en fait duré 1 heure 1/2.
Nous remercions Mr AUVÉ pour son écoute, il n’a jamais regardé sa montre…
D’autres entretiens et rencontres seront envisagés avec le Service Chasse du Ministère de l’ Environnement.

Réunion du conseil d’administration les 02 et 03 mars 2008 à MENESTREAU EN VILETTE dans le LOIRET (45).

Une date à retenir car c’est la première fois qu’une fédération de chasseurs invitait l’A.N.C.P à une réunion.
Quinze des membres administrateurs de l’A.N.C.P. ont effectué ce déplacement parfois lointain.
L’accueil des techniciens de cette fédération et de l’Association des Chasseurs d’Oiseaux Migrateurs du LOIRET (ACOML) fut plus qu’à la hauteur de nos espérances. Nous tenons ici même à les remercier pour cet accueil, pour la mise à disposition de leurs locaux et pour la mise en relation avec d’autres associations de chasseurs de migrateurs.
Nous espérons que les échanges, observations et les débats engagés feront avancer nos idées et tenterons d’autres associations à venir rejoindre les rangs de l’A.N.C.Palombe.
Même si l’oiseau ne porte pas le même nom, selon qu’il soit chassé dans le nord ou dans le sud de la France, il reste toujours pigeon ramier ou « Columba Palumbus », oiseau mythique et encore mystérieux sur de nombreux points.
Avant, considéré comme le « sauve bredouille », cet oiseau est maintenant considéré dans le Centre de la France et dans le grand Ouest, comme un véritable gibier, tout au moins pendant la période de chasse.
S’il est évident que la pression de chasse augmente d’année en années envers le pigeon ramier, nous retiendrons que comme dans beaucoup de départements, il reste le gibier le plus prélevé en nombre de pièces.
Le nombre de prises par département reste important mais il ne semble pas que ces prélèvements mettent en danger l’espèce.
Le pigeon ramier est chassé sur l’ensemble du territoire national et ses modes de chasses actuels ont souvent été copiés sur ceux traditionnels du Sud-Ouest (mécaniques – techniques de chasse).
Il apparaît néanmoins très probable, que la population chassée dans le Centre et le Nord de la France ne soit pas la même que celle qui est chassée pendant sa descente migratoire vers le grand Sud.

Il est avéré, d’après de nombreux témoignages, que les chasseurs de pigeons ramiers des régions Centre, de l’Ouest et du Nord bénéficient lors de l’ouverture de la chasse, d’une population d’oiseaux sédentaires assez importante.
Ces dernières disparaissent au bout de quelques jours de chasse.
Ce sont vraisemblablement les premières palombes aperçues dans les contrées du Sud-Ouest.
Par la suite, les chasseurs du Centre ne voient et ne prélèvent pas beaucoup de pigeons ramiers en migration.
Il leur faut attendre généralement, la fin de la deuxième semaine de novembre, pour voir arriver des populations de migratrices dans leurs régions. C’est donc à cette période qu’ils commencent véritablement à chasser le pigeon ramier.
Les techniques de chasse varient mais, l’usage des appelants vivants est de plus en plus répandu, le plus souvent pour le tir au vol.
A cette période là, les paloumayres situés en dessous du centre de la France ont, en très grande partie, démonté l’ensemble de leurs installations pour se consacrer à d’autres activités. Les grandes migratrices ont en effet, déjà rejoint leurs quartiers d’hivernage en péninsule Ibérique.
Ces témoignages divers permettent donc d’avancer, s’ils s’avèrent exacts, que la chasse au vol avec appelants vivants, ne dérangerait pas les chasses traditionnelles puisque, comme mentionné antérieurement, ce ne sont pas les mêmes populations d’oiseaux qui sont chassés, ni les mêmes périodes considérées.
Il semblerait donc qu’un compromis puisse être trouvé, afin que chacun y trouve une solution lui convenant et lui permette de chasser avec des appelants vivants, sans perturber les chasses traditionnelles.
C’est ainsi qu’il a été avancé que la réglementation pourrait envisager les mesures suivantes :
Pour la chasse du pigeon ramier : « L’usage des appelants vivants est réservé exclusivement pour la chasse au posé, sur l’ensemble du territoire national, du 1er octobre au 20 novembre ».
Après débat, cette motion a été approuvée à l’unanimité moins une voix (abstention) par les administrateurs de l’Association Nationale des Chasseurs de Palombe.
Un courrier demandant la modification en ce sens sera transmis prochainement au Ministère de l’environnement, en vue de faire modifier l’arrêté appelant de 2003.
Si ce compromis était validé, chacun trouverait en cette mesure, une juste attente à ses préoccupations…
L’ A.C.O.M.L a décidé d’adhérer à l’A.N.C.P, attestant ainsi de notre sérieux et nous donnant si besoin était, un peu plus de crédit .Un autre sujet a été abordé, le classement nuisible du pigeon ramier, objet pour lequel nous étions en total accord.

A ce titre, nous avons pris les devants en lançant le 17 janvier, une enquête auprès des préfectures et D.D.A des 46 départements où la palombe est classée nuisible. A ce jour, nous avons reçu 29 réponses. Ces réponses sont assez souvent incomplètes ou partielles, mais elles attestent de la validation de 2115 demandes de destruction de ramiers pour un tableau de capture de 46863 oiseaux, soit une moyenne de 22,16 palombes détruites par demande. Nous allons informer le ministère de l’Ecologie et relancer les « oublieux » et vous proposerons les résultats lors de la prochaine lettre.

En ce qui concerne l’enquête palombière, nous finissons de traiter les 110 réponses reçues. Lourd travail mais très intéressant. Là aussi nous essayerons de vous communiquer les analyses soit par la lettre, soit sur le site de l’A.N.C.P. Un article sur ce sujet devait paraître dans le prochain numéro de la revue Palombe et Tradition.